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Sunday, July 5, 2020

Marchés financiers – L'été boursier s'annonce très chaud - Tribune de Genève

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Sur le point de s’ouvrir, le bal des présentations trimestrielles permettra d’évaluer les conséquences concrètes d’un confinement ayant touché plus de la moitié de l’humanité.

Aux États-Unis, les semaines passent et malgré les efforts, la courbe des cas de contamination au Covid-19 ne s’y infléchit toujours pas. Cette fragilité sanitaire américaine ne semble pourtant toujours pas être à même d’avoir une incidence sur une autre courbe: celle du Nasdaq, la bourse américaine représentant les principales valeurs technologiques.

Au cours des trois mois, cette dernière a largement renoué avec ses sommets. Ces derniers jours, elle est même parvenue à se maintenir au-dessus du seuil historique des 10’000 points. Et dans son sillage a suivi sa grande sœur le Dow Jones. En n’ayant récupéré que les trois quarts des pertes survenues au pire moment de la crise, cette dernière n’a toutefois pas autant flambé que le Nasdaq, seul indice boursier ayant navigué dans le vert.

«Ce qui est incroyable, c’est que les bourses poursuivent leur hausse alors que les investisseurs se font rares étant donné que personne ne veut investir au plus haut»

Burkhard Varnholt, responsable de l’investissement au Credit Suisse

À noter que les Bourses en Europe n’ont pas non plus à rougir de leur performance. Même si la remontée est moins spectaculaire, à fin juin Le CAC 40 avait repris 12%, Le FTSE 100 londonien 9% et la bourse italienne 14%. Avec 24% de hausse, le DAX allemand n’avait pas vécu une telle envolée depuis dix-sept ans. Quant au SMI, l’indice regroupant les principales valeurs suisses, après avoir plongé à 8165 points, ce dernier navigue désormais au-dessus des 10’000 points (contre plus de 11’000 avant le confinement).

Nouvelle euphorie

L’ambiance est tellement bonne sur les marchés qu’un analyste financier s’amusait à la comparer à celle du film romantique «La La Land». «Les investisseurs semblent escompter une nouvelle période d’expansion de l’économie alors qu’au contraire nous sommes plutôt entrés en phase majeure de récession», expliquait-il sur le site spécialisé Marketwatch, en rappelant toutefois que les «périodes d’euphorie se terminent toujours mal».

«Ce qui est incroyable, c’est que les bourses poursuivent leur hausse alors que les investisseurs se font rares étant donné que personne ne veut investir au plus haut et que beaucoup craignent que le vent ne tourne», indiquait dans une note Burkhard Varnholt, responsable de l’investissement au Credit Suisse.

Rebondissements estivaux?

Alors «que va-t-il se passer à présent»? Comme le spécialiste de la grande banque suisse, ils sont nombreux à se poser la même question afin de savoir quelle stratégie adopter à quelques heures du début des présentations trimestrielles et semestrielles des entreprises cotées. Car cette fois, nous y sommes, dans les semaines à venir, les marchés auront un aperçu très clair des effets du Covid-19 sur les bilans printaniers des sociétés.

Période habituellement calme, où les investisseurs pensent plus à planifier leurs prochains jours de vacances qu’à vraiment s’alarmer des présentations semestrielles, cet été s’annonce particulièrement chaud sur les marchés après ces trois derniers mois de rallye boursier. «Il est vrai que les semaines à venir seront plus tendues que d’habitude et que certaines soirées, où il faudra attendre la clôture de Wall Street pour avoir accès aux résultats de certains groupes américains, seront longues», raconte Jérôme Schupp, analyste financier chez Prime Partners.

Géants de la tech

Sans trop de surprise, le microscope des analystes financiers se posera sur les bilans des géants de la tech étant donné qu’ils sont en grande partie à l’origine de la hausse actuelle des Bourses américaines. «Les attentes à leur encontre, notamment en termes de rentabilité, sont d’autant plus élevées qu’ils font partie des grands gagnants de la crise sanitaire», explique Jérôme Schupp. À leur propos, il n’y aura aucune indulgence de la part des marchés. Ces derniers sont prêts à sanctionner violemment toute mauvaise performance et, contrairement à celle du Covid-19 aux États-Unis, à faire infléchir l’arrogante courbe du Nasdaq.

«Au vu des indices industriels et de consommation, nous savons que les bilans trimestriels d’entreprises telles que Swatch, Nestlé, Lafarge Holcim ou encore Adecco seront mauvais, voire très mauvais»

Jérôme Schupp, analyste financier chez Prime Partners

Pour les autres entreprises par contre, la période semble propice à plus de tolérance. Plutôt que de regarder dans le rétroviseur et se soucier des résultats du deuxième trimestre, le regard des marchés se portera plus loin. «Au vu des indices industriels et de consommation, nous savons que les bilans trimestriels d’entreprises telles que Swatch, Nestlé, Lafarge Holcim ou encore Adecco seront mauvais, voire très mauvais. Mais à leur propos, le plus important se situera au niveau de leur message, de la manière dont ils perçoivent la suite et leur capacité à rebondir dans les mois à venir», explique Jérôme Schupp en rappelant par ailleurs que beaucoup d’entre elles sont loin d’avoir connu les récentes performances boursières des Apple, Facebook, Microsoft, Alphabet et consorts.

Ces prochaines semaines donneront alors raison (ou pas) à ceux qui comme Burkhard Varnholt estiment désormais que «la période de récession mondiale est derrière». Mais attention toutefois, des «nids-de-poule» sont à craindre, avertit le responsable de l’investissement de la grande banque suisse. Les récents soubresauts sur le VIX, un indice calculant la volatilité sur les marchés, montrent que les investisseurs sont de plus en plus fébriles et hésitants, tiraillés entre ce dilemme éternel: celui de partir en prenant ses bénéfices ou de patienter en espérant que le rallye n’est pas terminé.




July 05, 2020 at 11:29PM
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